Under the dome
Après la jungle d’Equateur, les déserts de Bolivie, les plages de Tahiti, nous arrivons en Asie.
Nous effectuons nos premiers pas à Singapour. C’est tout un nouveau continent, une énorme boîte à surprises de cultures, de traditions, de climats et d’aventures qui s’offre à nous.
Je dois vous dire que le décalage est tout autant brutal au niveau horaire que culturel. Nous arrivons au milieu de la nuit (comme à notre habitude), à 1h du matin. Et je ne trouverai pas le sommeil avant 9h !
Nous n’avons pas encore vu la ville et n’en connaissons pas grand-chose, quelques souvenirs de cours d’histoire : un des quatre dragons d’Asie, le plus grand port du monde… Ce sera beaucoup plus que ça, comme nous le découvrons pendant notre court séjour.

Tout d’abord, Singapour, c’est un mix culturel riche et vertueux. La population de la cité est composée de chinois (75%), de malais, d’indiens et de nombreuses minorités occidentales. Ces populations, mixées, métissées, mélangées, aboutissent aux habitants de Singapour : des gens chaleureux et amicaux, comme Monica et son mari qui nous ont fait découvrir tant de choses pendant ces quelques jours. Encore merci pour leur accueil !

Ces origines variées sont visibles du premier coup d’œil aux abords des temples des différentes religions.

Ici, le temple Hong San See, également maison de clan. Ses lanternes ouvragées et ses peintures dorées nous rappellent les dynasties anciennes et un héritage toujours important dans les moeurs chinoises.

Dans Little india (le quartier indien), c'est une farandole de déités hindoues qui peuplent les toits des temples, décryptant une mythologie d’un millier d’histoires hautes en couleurs.
Mais le mélange culturel ne s’arrête pas aux religions, il se retrouve aussi dans notre assiette !

Ça pique chez les indiens qui usent et abusent d’épices ! Ça surprend côté chinois avec des mariages sucré-salé, aigre-doux, et j’en passe et des meilleurs !

L'apprentissage de la baguette n'a pas été facile, comme en témoigne la fourchette ;)
Côté boisson, l’incontournable est l'ice coffee. C’est un café au lait avec du sucre et des glaçons ! Rafraîchissant, j’en suis presque devenu addict. Attention à vous si vous demandez simplement un café ici, on vous servira par habitude ce breuvage et non pas un ptit noir corsé ! Vous voilà prévenus !

Et toute cette diversité, aux débuts difficiles, a ensuite été un formidable moteur pour le développement de la cité. Aujourd’hui, l’état a 4 langues officielles (dont l’anglais, à notre grand soulagement), une économie fructueuse et présente un développement spectaculaire.

Mais nous ne parlons pas ici de simple surenchère de béton en tours de plus en plus hautes. Non ! Ici, ces grattes-ciel sont souvent côtoyés de verdure. En plein centre-ville se trouvent des parcs à la végétation luxuriante !

Ce qui nous impressionne le plus, ce sont les « Gardens by the Bay ». Cet énorme parc, au bord de la mer, est tout simplement magnifique.
Composé de plusieurs jardins aux thématiques propres (chinois, colonial…), on a l’impression d’y voyager à travers l’espace…

et à travers le temps avec ces super-structures mêlant technologie et écologie !
Ces arbres géants, aux contours végétalisés, fonctionnent en s’inspirant des fleurs. Ils captent l’énergie solaire à leur sommet le jour pour briller de mille feux la nuit.


Mais ce ne sont pas les seules merveilles de ce Wonderland technologique. Il y a aussi ces deux dômes immenses.

Alors que certains parlent de mettre Paris en bouteille, ici les expressions sont prises au pied de la lettre.
Le premier dôme abrite une forêt de nuages! Ce type d’écosystème est extrêmement rare sur la planète (1% des forêts du globe). Et pour cause !

Les conditions climatiques de son développement sont très particulières : une température stable sur toute l’année, une brume presque constante assurant une humidité importante… Et toutes ces conditions sont ici créées artificiellement et maintenues. Mais pas n’importe comment !
Vous vous souvenez des super-arbres ? L’énergie qu’ils produisent sert aussi à alimenter ces dômes. Et la forme des dômes permet de récupérer l’eau des précipitations dans des bassins du parc, qui humidifient le tout. Enfin, la biomasse, créée avec l'ensemble des déchets végétaux récupérés, est également utilisée pour fournir les dômes en énergie. Bluffant tout ça.

De nombreuses sculptures en bois sont dispersées dans le parc, on ne les aperçoit qu’au second coup d’œil grâce à l’ingéniosité du sculpteur qui a su utiliser les formes naturelles des branches dans ses réalisations.
Le second dôme est le Flower dome. On y trouve des fleurs de tous types. Mais pas que, il y a aussi des cactus, des arbres et même des baobabs !


Nous avons même entr’aperçu l’avenir de cette ville lors de l’exposition The Futur of us. On y découvre un tourbillon de projets et concepts innovants pour le développement de la ville.

Des fermes-immeubles, des bâtiments autonomes pour le traitement de leurs déchets et des eaux, des moyens plus poussés au niveau individuel pour mieux vivre ensembles (applications smartphone, éducation à distance…). Et l’on se dit que tout ça ne relève pas forcément du rêve. Grâce aux moyens de la cité, ce sont bien des futures possibles et toujours plus incroyables qui sont envisagés.
Vraiment, pendant ces quelques jours nous avons pu découvrir une ville impressionnante. Elle mêle les cultures pour atteindre des sommets technologiques. Et si la recherche du bien-vivre ensemble était la meilleure façon de faire évoluer nos cités ?
Je laisse Bouddha nous répondre malicieusement.

« Tout bonheur en ce monde vient de l’ouverture aux autres ; toute souffrance vient de l’enfermement en soi-même. »