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On the road again… and again, and again encore

Suite à notre aventure à Ciudad del Este, nous avions un peu d’appréhension en allant au Paraguay. Mais cela ne nous a pas arrêtés et nous voilà en route pour Asunción ! Enfin, n’allons pas trop vite en besogne. Notre départ de Foz do Iguaçu permet de bien comprendre la façon de fonctionner en Amérique latine. Il ne faut pas être pressé, tout finit par s’arranger.

En effet, notre bus devait partir à 9h. Il ne finira par arriver qu’à onze heures. Sans compter la phase nettoyage du bus et gueuleton de midi pour le chauffeur qui nous feront finalement décoller à 13h. Tudo Bem.

Après ça plus de soucis, on passe la première frontière sans soucis (juste un petit tampon de sortie et un tampon d’entrée au Paraguay et le tour est joué !). Si tout était aussi simple…

Nous arrivons donc à Asunción en pleine nuit (la nuit tombe tôt ici on sort de l’hiver !). Nous devons loger en couchsurfing mais n’avons aucun plan de la ville. Forcément, on se perd en allant chez notre hôte (le bus nous déposant en plein milieu de la ville). C’est après plusieurs dizaines minutes d’errance (malgré les indications de tous les gens qu’on croise) qu’un petit monsieur va nous sauver la vie ! (bon la vie j’exagère un peu mais tout de même).

Lorsqu’on demande notre chemin à ce petit vieux sur le pas de sa porte, il réfléchit, commence à nous indiquer puis miracle, il sort ses clés de voiture. Il va directement nous emmener là-bas ! On ne le remerciera jamais assez. On cherche alors avec lui dans le dédale de rues notre logement. On y est en un quart d’heure. Nous pensions qu’il était dans une grande rue. Pas du tout ! On aurait pu chercher longtemps.

Notre hôte, Marcello, est très sympathique. Il travaille dans une banque et nous parle de la culture du pays, de son histoire. Car oui, le Paraguay, c’est tout de même le grand oublié de l’Amérique latine ! On parle du Pérou, du Brésil, de l’Argentine mais le Paraguay ? Pourquoi ce mystère ?

On comprend vite en discutant de quoi il en retourne. Le Paraguay est un petit pays, très peu peuplé (6,8 millions d’habitants, soit trois fois la population de Paris dispersée sur un pays un peu plus gros que l’Allemagne). Cette caractéristique se doit de relativiser tout. Comment comparer la France avec un pays 10 fois moins peuplé ? Impossible.

C’est également le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud. De fait, il n’a pas beaucoup de poids et ne cherche pas vraiment à se montrer. Pourtant sa culture est très riche. Le pays a en effet su mixer la culture espagnole, et surtout l’apport des missions jésuites, à la culture Guarani qui est toujours très vivante (artisanat, langue nationale avec l’espagnol…)

Un Ñanduti

On tombe dans la rue sur des illustrations lourdes de sens.

Cette discrétion a un effet insoupçonné mais bienfaisant : Le tourisme n’existe presque pas au Paraguay. De fait, nous ne sommes pas vus lors de nos promenades comme des portefeuilles sur pieds ! Et ça, c’est agréable. On peut alors discuter avec les commerçants pour en apprendre plus sur leurs produits. Et un produit nous questionne beaucoup. Tout le monde se promène avec une sorte de thermos accompagné d’un gobelet et d’une paille. Et ils y boivent à longueur de journée. C’est le MATE, un thé local froid.

Ici, ils l’appellent le « terere » (orthographe approximative, nous n’avons jamais su le prononcer correctement, excuse nous Marcelo !). Il n’y a pas de recette exacte pour le préparer. On peut en trouver à tout coin de rue fait par des petites dames qui choisissent les plantes selon le mal à soigner (mal de tête, mal de dos, fatigue, peine de cœur…). Ni une ni deux, nous testons ! Nous avions l’air bien malins quand la dame nous a demandé quel genre choisir. Nous voulions simplement goûter le « classique », mais il n’existe pas ! Finalement nous aurons un mélange thé/menthe.

Comment ça marche ? Elle broie les plantes dans un mortier-pilon.

Puis les met à infuser avec des pains de glace. D’un autre côté notre verre est rempli d’autres herbes

Et on remplit de temps en temps notre verre, on boit à la paille, on le remplit à nouveau…jusqu’à plus soif !

Comme disait les tontons flingueurs « c’est une boisson d’homme ! ». C’est comme boire un thé infusé depuis très très très très longtemps. C’est fort en goût. Nous prendrons notre temps pour boire toute la carafe à nous deux.

La ville à Asuncion n’est pas dénuée de charme non plus. Les notes coloniales sur les bâtiments sont encore bien présentes et nous visitons l’ancienne gare qui révèle l’importance du chemin de fer dans l’histoire du pays.

C’est reposés que nous quittons le Paraguay pour la Bolivie. Nous partons directement pour Santa Cruz car notre programme s’annonce chargé en Bolivie (des rencontres, des choses à faire, des choses à voir…) !

Lorsque l’on se renseigne sur le net pour aller du Paraguay à la Bolivie, c’est un peu comme regarder pourquoi on a mal au ventre sur les forums de discussions doc.truc : ça fait franchement peur. On voit qu’il faut au moins 21h de bus, que le passage à la douane est parfois zappé, les bus horribles, sans arrêt toilette ni repas…Bref, la route de la mort ne se situe pas en Bolivie selon les forums : elle relie Asuncion à Santa Cruz ! Par précaution nous avons demandé à la compagnie nationale de nous indiquer quelle compagnie est recommandable et lesquelles ne le sont pas.

Notre bus sans étage annonce 20h de trajet. Nous savons qu’il y aura sans doute une marge. On attend, on attend, on va voir les bus arrivés : un super bus 2 étages, un autre, un petit bus tout miteux, un autre bus 2 étages, il semble que nous devions encore attendre. Un homme vient nous voir « Santa Cruz Santa Cruz ! » Ah, en fait le petit bus tout miteux, c’est pour nous.

Ne vous y méprenez pas, il n’y a aucun des services présentés sur la portière !

En découvrant notre infortune, on reste un moment sans savoir quoi penser, puis l’on rit, puis l’on réalise…20h.

Finalement, ce n’est pas si hardcore que ça. Les sièges bien rembourrés sont inclinables. On nous donne un repas dès le départ du bus. C’est même meilleurs que les plats sous vide des avions !

On aura même à boire plusieurs fois pendant le voyage, un second repas, des bonbons. C’est le luxe en fait ! Bon la route reste de la piste pour le Paraguay ce qui fait dodeliner le bus mais on peut imaginer que ça nous berce…imaginer…

Dernière, les montagnes, c'est la Bolivie qui approche !

A 5h du matin, réveil. Nous arrivons au milieu de nulle part. Ah si, il y a une petite maison là, c’est le service d’immigration du Paraguay. On tamponne notre passeport. Nous voici officiellement sortis du Paraguay ! Mais entrés nulle part ? Une demi-heure de route plus tard, nous arrivons à un poste de douane. Là ça ne rigole pas. On nous fait sortir tous nos bagages. Il y a 5 militaires qui inspectent TOUT ce qu’il y a dans nos sacs. On fait passer un chien pour tout flairer. Tout va bien, aucun soucis avec nos montagnes de médicaments, ni avec notre « yerba mate ». On desserre les fesses…

Mais toujours pas d’entrée en Bolivie ? C’est plus tard dans la journée que l’on arrive en fait à la frontière physique du pays ! Et première chose à subir…une fouille intégrale des bagages ! On devient rapide à sortir tous nos caleçons et nos bricoles pour les ranger ensuite. Mais tout de même. Enfin, nous arrivons au poste d’immigration bolivienne où l’on obtient le sésame d’entrée ! Avec le sourire de l’agent en plus !

Nous arriverons sur les rotules à Santa Cruz, après 26h de bus (je vous disais qu’on s’habituait au « mas o menos » qui rendent tout horaire approximatif).

Heureusement, Santa Cruz nous requinque bien vite grâce à une auberge super avec pleins de jeunes de tous les horizons. On sympathise avec ces amis d’un soir et chacun apprend aux autres une danse de son pays !

Santa Cruz est une ville assez moderne mais il reste encore de fortes traces du style colonial, ce qui l’embellit.

On découvre également le premier Mercado bolivien. Véritable Bazard de Bagdad où vous trouverez pêle-mêle : des fleurs, des téléphones, des tongs, de la viande, des repas, des gâteaux, des DVD, de la plomberie, du fromage…et bien plus encore. Tout ça exposé un peu partout, un peu n’importe comment. C’est parfois un peu écœurant (l’odeur de viande crue qui vous saisit) mais assez atypique et c’est la marque de fabrique du pays.

Rechargés, de bonne heure et de bonne humeur, nous voilà parés pour partir à la conquête de tous les trésors que la Bolivie peut nous offrir...

Direction Sucre !

 
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